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Vie de Victor d'Hupay

Issu d’une famille bourgeoise du village, c’est à l’échelle du domaine familial qu’Hupay commence, à dix-sept ans, à écrire ses premiers textes sur l’économie rurale. Il est encore fort jeune mais envisage déjà de mettre un jour en communauté l’ensemble de ses biens avec ceux de ses voisins. Comme le marquis de Mirabeau, il suit le mouvement physiocrate qui prône une économie fondée sur l’agriculture. Il entend bien faire ainsi prospérer les terres familiales.

Pour lui, le travail est la base de toute richesse et le présupposé à tout projet de vie communautaire.

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Une jeunesse à l'ombre des barons de La Tour d'Aigues

Il suit l’exemple du baron de La Tour-d’Aigues, qui s’intéresse à la valorisation des terres et possède l’une des plus grandes bibliothèques de l’époque sur ce sujet. Néanmoins, Victor d’Hupay remet en cause l’étalage de richesses des Bruny, barons du lieu. Disciple de Rousseau, il veut faire triompher une vie plus simple, un modèle de vie champêtre, loin du tumulte des villes. Il lit attentivement les penseurs de son temps.

Son but n’est pas de concurrencer les philosophes des Lumières, mais de mettre en action leurs idées.

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 La bastide de Puget et la Communauté philosophe

En 1770, il acquiert la bastide de Puget à Fuveau et devient coseigneur du lieu. Dès lors, il passe son temps entre Aix et Fuveau en hiver et s’installe à la belle saison à La Tour-d’Aigues. Une fois sa bastide de Fuveau restaurée, il publie en 1777 son premier ouvrage, Projet de Communauté philosophe. Il souhaite réunir en sa nouvelle demeure un cercle d’amis pour une vie en communauté.

En 1785, il se définit lui-même comme auteur communiste. C’est la première fois que ce terme est utilisé dans le sens « communauté de biens ». Il lui confère ainsi son usage doctrinal actuel.

Pendant la Révolution, Victor d’Hupay s’enthousiasme pour les idées nouvelles. Il correspond avec Mirabeau.

L’écrivain Bernardin de Saint-Pierre lui écrit : « Avec autant de zèle que vous en avez pour le bonheur des hommes, on fait tôt ou tard du bien. »

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L'éducation, au coeur de sa pensée

Alors que les institutions du pays sont remises à plat, il adresse plusieurs projets d’éducation nationale et de modèles de gouvernement à l’Assemblée nationale. Il milite également pour la suppression du mariage, qu’il voit comme une forme de propriété conjugale tyrannique.

Pourtant, malgré son engagement, il est emprisonné sous la Terreur et sa maison de Fuveau est pillée. Fort de tant de louables intentions, il se sent néanmoins incompris. Il écrit encore un peu sous l’Empire et meurt à Fuveau en 1818. Il a soixante-douze ans.

Son œuvre tombe totalement dans l’oubli en dépit de quelques citations dans des travaux universitaires.

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