Vie culturelle aixoise
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Festival de la Bande Dessinée à Aix
- Le 12/01/2014
- Dans Beaux-Arts
Art - Festival de la Bande Dessinée à Aix
Du 19 mars au 26 avril
La cinquième édition de ce festival mérite d’être signalée à plusieurs titres.
Tout d’abord, il faut saluer la diversité des manifestations proposées. La BD y est représentée sous toutes ses formes : des plus conventionnelles aux plus avant-gardistes. La présentation d’auteurs finlandais s’annonce elle aussi prometteuse. Leurs créations laissent une grande place à l’imaginaire et ont déjà séduites les places underground européennes.
Par ailleurs, les auteurs investissent le musée Granet où ils ont été invités à réinterpréter certaines œuvres. La manifestation permettra aussi de mieux appréhender les passerelles entre l’art et la BD.
Mais la principale réussite de ce festival vient probablement du fait qu’il s’agit là de l’évènement aixois le plus abouti et le plus participatif qui soit. En faisant adhérer de manière active, la plupart des lieux culturels aixois (et notamment les musées), le festival de la BD fournit la preuve que tout est possible à Aix avec un peu de volonté. Quand ils le veulent, les acteurs culturels de la ville peuvent travailler ensemble. C’est terriblement réconfortant pour l’avenir culturel de notre ville.
Quel dommage que, par le passé, de telles synergies ne se soient pas mises en place, notamment lors des modestes célébrations Portalis, mais aussi lors de l’année Cézanne durant laquelle l’ego de chacun à pris la place de l’intérêt général.
Nous pouvons d’ores et déjà saluer le travail de Michel Fraisset, Bernadette Marchand et Serge Darpeix qui coordonnent l’ensemble des festivités.
Les + : une programmation riche aux formes diverses (expo, rencontres, films), la gratuité de l’évènement (à l’exception du musée Granet).
Les - : le musée Granet a investi dans des supports de communication certes réussis, mais sans doute fort couteux quand on connait le manque de crédit pour restaurer, par exemple, le fond Constantin d’Aix endommagé par l’encollage des dessins et lavis sur des supports inadaptés.
Toutes les infos sur : www.bd-aix.com
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Photo - Le dernier témoignage des Poilus avec Didier Pazery
- Le 12/01/2014
- Dans Beaux-Arts
Un tretsois prometteur : le photographe Didier Pazery
Avec la disparition du dernier des Poilus, les travaux de Didier Pazery ont tout particulièrement été mis à l’honneur au travers d’un documentaire le 20 mars dernier sur France 2 et dans divers journaux (notamment Le Figaro).
Originaire de Trets, Didier Pazery appartient à une vieille famille de Pourcieux qui a fourni une branche noble : les Pazery de Thorame.
Après avoir publié un ouvrage Visage de la Grande Guerre chez Calmann Levy en 1998, Didier Pazery travaille en free lance pour de nombreux magazines (Le Monde 2, Le Figaro, Marie-Claire…).
Une exposition de ces travaux sur le corps féminin - « Under Skin » - a été organisée voilà peu à Paris.
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La vente du mobilier de l’hôtel de Saint Priest en Avignon
- Le 12/01/2014
- Dans Lieux culturels
En cette fin d’année 2008, les collections de l’hôtel de Saint Priest ont été mises en vente. Parmi les nombres lots, il convenait de noter la présence de beaux portraits de famille XVII et XVIIIe siècles ainsi qu’un exceptionnel ensemble de sièges provençaux du XVIIIe siècle.
Assez curieusement, le mobilier du grand salon – qui avait été inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques- a été lui aussi dispersé mais avec une interdiction de sortie du territoire national. Aussi se pose la question du classement de tels ensembles : le mobilier n'avait qu'un intérêt in-situ et, en dehors de l'hôtel de Saint Priest, il n'a plus grand chose de remarquable par rapport à d'autres pièces de la même époque.
Le cas des hôtels particuliers avignonnais n’est pas très enviable : l’hôtel de Blanchetti est en cours de vente en divers lots. Quant à l’hôtel Forbin de La Barben légué par Marcel Puech à la Fondation Calvert, il serait actuellement lui aussi en vente.
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La vente judiciaire du château d'Ansouis
- Le 12/01/2014
- Dans Lieux culturels
S’il semble tout à fait superflu de commenter les conflits familiaux d’une des plus anciennes de Provence, nous pouvons tout de même regretter la dispersion des collections du château d’Ansouis.
En effet, la demeure présentait un ensemble assez exceptionnel de mobilier provençal et de peintures anciennes (dont de nombreux portraits de famille) provenant des familles Sabran, Pontevès et des Isnards.
Faiences d’Apt ou de Moustiers, tapisseries, collections de monnaies ou encore d’armes anciennes étaient l’un des témoignages les plus vivants d’un héritage provençal en péril.
Le château d’Ansouis
Aujourd’hui, cet héritage familial et de nouvelles mains vont s’en saisir.
En Provence, tout cela se passe dans une indifférence quasi-générale. Si les communes aiment à capitaliser sur les valeurs provençales (danse, costumes et autres manifestations anecdotiques), plus personne ne se soucie de la vente du patrimoine régional et de sa dispersion aux quatre coins du monde. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller voir les peintures murale de Fragonard à la Frick collection de New York ou encore la somptueuse collection de boiseries françaises du musée des Beaux Arts de Philadelphie…
Ansouis dispersé, peu de lieux subsistent encore en Provence avec une telle profusion d’objets d’art régionaux. Parmi les plus intéressants, il convient de citer le château de La Barben ou encore celui de Barbentane.
Pour voir encore de beaux souvenirs de la famille Sabran-Pontevès, il convient de se rendre en Aquitaine, au château de Cazeneuve, magnifique demeure de la Reine Margot et propriété de la branche cadette de la famille : http://www.chateaudecazeneuve.com
En outre, il est à noter que l’acquisition du chateau d’Ansouis par M. et Mme Rousset-Rouvière, férus de patrimoine, est plutôt de bonne augure.
En guise de conclusion, il convient de citer Marie de Saint-Exupéry :
« L’essentiel est que demeure quelque part ce dont on a vécu. Et les coutumes. Et la fête de famille. Et la maison des souvenirs, l’essentiel est de vivre pour le retour ».
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Musée du Vieil Aix, l'échec aixois
- Le 12/01/2014
- Dans Lieux culturels
En 1936, une vieille demoiselle, Marie d’Estienne de Saint Jean, épaulée par Marcel Provence et quelques autres bonnes volontés, avaient jetés les fondations d’un merveilleux projet : un musée du Vieil Aix qui permettrait de présenter au public dans le cadre enchanteur d’un hôtel particulier de la ville, des collections visant à témoigner du passé glorieux de la ville et de ses richesses artistiques.
Marie d’Estienne de Saint Jean
(coll. Ville d’Aix)
Dès ses balbutiements, le projet séduit. Enfin la capitale de la Provence se dote d’un lieu comparable au musée Calvet d’Avignon ou encore au Museum Arlaten !
Sous la direction de Marcel Provence, le musée va voir ses collections s’enrichir. C’est que notre érudit guette tous les souvenirs aixois : boites de biscottins, faiences, tableaux anciens. Sous son impulsion, de nombreuses familles de la ville effectueront des dons au Musée.
Après la mort prématurée de ce digne aixois, le musée va lentement s’endormir. Il faudra l’arrivée de Mme Martin-Vignes pour l’animer. Sous son impulsion, de nombreuses expositions seront organisées : portraits de parlementaires, ex-voto, Jean-Antoine Constantin, les petits maitres d’Aix au temps de Cézanne, Vincent Roux… Chaque saison amène son lot de découvertes.
Néanmoins, malgré toute la bonne volonté de l’équipe, le musée souffre cruellement de moyens : les expositions ne font pas même l’objet de catalogues et plus aucune acquisition n’est effectuée. Il faut avouer que l’association fondée par Marie d’Estienne de Saint Jean ne constituait pas un socle solide pour pérenniser cette noble entreprise : le musée était géré par une association, l’entretien du bâtiment dépendait de l’Etat et les salaires étaient versés par la ville d’Aix.
Pour compliquer l’exercice, Marie d’Estienne de Saint Jean avait stipulé lors de la fondation du musée qu’en cas de dissolution de l’association qui le gère, l’hôtel particulier serait rendu à sa famille et les collections aux donataires…
Le hall d’entrée du musée du Vieil Aix
(coll. Ville d’Aix)
Mais comment le Musée en est arrivé là ?
Voilà une question que beaucoup se posent. Comme à leurs habitudes, les vieilles façades aixoises préfèrent ne pas livrer leurs secrets.
L’association du musée du Vieil Aix a élu un nouveau président en 2007. La nomination d’un expert parisien en faience avait déjà quelque peu étonné. Bien qu’inconnu dans la ville, le nouveau président devait néanmoins apporter, par son implication dans le monde de l’art, un nouveau rayonnement au musée aixois. Du moins, c’est ce que l’on était en droit d’en espérer.
Hélas, le nouveau président semble avoir un peu trop bousculé l’équilibre budgétaire du musée, notamment par l’organisation de conférences réalisés -semble t-il- sans publicité.
Une fois les caisses vides, il ne restait au nouveau président qu’à déclarer l’association en redressement judiciaire et à s’en retourner à ses occupations parisiennes. A ce jour, aucune action en justice n’a été menée à l’encontre de cet éminent spécialiste.
Qu'en est-il des autres musées ethonographiques de Provence ?
En 2013, le musée Artaten est en cours de restauration. Crée par Frédéric Mistral et fort de l'attractivité culturelle d'Arles, ce musée remplit totalement son objectif. A Grasse, installé dans l'ancien hôtel de Cabris par les familles Carnot et Chirs, le musée Fragonard remplit pleinement son rôle en montant un beau panorama des Arts décoratifs provençaux.
A Aix, le musée du Vieil Aix a réouvert. Mais, il présente une vision très partielle des collections (à savoir seulement les pièces les plus remarquables) sans muséographie et sans ligne directrice. Le manque de budget et le manque de cohésion entre les différents musées aixois aboutissent à une cacophonie et, au final, les visiteurs de la ville d'Aix peuvent admirer les façades aixoises mais n'ont aucun moyen de décrypter ce que pouvait être la vie des parlementaires aixois ni prendre conscience de ce que pouvait être le raffinement des arts décoratifs provençaux.
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Zola, Cézanne et… Solari
- Le 12/01/2014
- Dans Cezanne
La redécouverte d’un autoportrait inédit
Bien peu de témoignages nous sont parvenus sur Philippe Solari, sculpteur aixois, ami d’enfance de Zola et Cézanne.
Au décès de son fils, Emile Solari, filleul de Zola, les souvenirs familiaux furent dispersés sans ménagement. Aussi, c’est avec beaucoup d’intérêt que l’on voit ressurgir de temps en temps certains d’entre eux.
C’est le cas notamment d’un ouvrage de Correspondance de Zola ayant appartenu à la famille Solari et qui comporte plusieurs souvenirs d’amitié des deux hommes.
Parmi ceux-ci, figure un rarissime autoportrait de Solari au crayon avec l’annotation suivante de la main d’Emile Solari :
« Portrait charge du sculpteur Philippe Solari (né à Aix le 1er mai 1840) fait par lui-même vers 1865 et donné par lui à Emile Zola. »
Autoportrait de Philippe Solari
toute reproduction interdite - droits réservés
Le trait est fin et précis. Il s’agit à ce jour du seul dessin connu réalisé par Philippe Solari. Le Musée d’Orsay possède, quant à lui, un buste en terre cuite, autoportrait du sculpteur.
Revenons un instant sur la date à laquelle est exécutée ce dessin : 1865. Zola est déjà installé avec sa mère à Paris et travaille chez Hachette. Il a déjà commencé ses premiers travaux littéraires. Il correspond alors avec ses amis aixois et les encourage à le rejointre à Paris.
Parmi eux, Cézanne bien sûr, Baptistin Baille, Anthony Valabrègue auquel il écrira sa fameuse lettre sur l’art naturaliste.
Cette période est très touchante. Zola ne se pose pas encore en grand écrivain. Il est jeune et a soif de reconnaissance. Dans ses lettres, l'écrivain évoque sa volonté de rétablir la mémoire de son père à Aix et prend part à tous les combats et avants-gardes. Toute la jeunesse intellectuelle d’Aix a les yeux rivés sur lui et tous veulent le rejoindre pour conquérir Paris. C’est notamment à cette époque que Zola prend la défense de Manet.
Espérons qu’un jour prochain la ville d’Aix organise une exposition sur les amis aixois peintres, sculpteurs et écrivains de Zola et Cézanne.
Pour plus d’information sur Philippe Solari, consulter La famille Cézanne, Paul et les autres par Luc Antonini et Nicolas Flippe.
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Picasso à Vauvenargues ou l’art des mathématiques…
- Le 12/01/2014
- Dans Tourisme
Du 2 juin au 27 septembre 2009, la famille de Jacqueline Picasso prévoit d’ouvrir le château de Vauvenargues où séjourna Picasso à la fin de sa vie et où il est inhumé.
En sachant que 40 000 visiteurs sont attendus, que 2 visites sont organisées par heure et que chaque visite comprendra 19 visiteurs, est ce que l’objectif de fréquentation sera satisfait sur la période donnée…
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Capitales culturelles en Provence : Aix, Montpellier. Et Arles ?
- Le 12/01/2014
- Dans Arts vivants
Longtemps Aix fut la rivale de Marseille et d’Avignon. Il faut se souvenir du mot de Louis XIV lors de l’entrée dans la ville pour en témoigner : « Avignon m’a reçu comme un seigneur, Marseille comme un roi et Aix comme un Dieu… »
Mais aujourd’hui, avec la réouverture du musée Granet, tout le monde compare Aix avec Montpellier et son musée Fabre, nos Giacometti face à leurs Soulages, les innovations architecturales de l’une aux hôtels particuliers de l’autre. Nous sommes bien forcés de constater que Montpellier a pris quelques longueurs d’avance sur un certain nombre de sujets…
Néanmoins, l’éloignement des deux villes les rend plus complémentaires qu’opposées.
En revanche, Arles attirent de plus en plus les aixois qui y vont pour faire leur marché et y retrouver un environnement un peu plus « dans son jus ». Tendance plus lourde, la hausse des prix de l’immobilier pousse bon nombre d’habitants du Pays d’Aix à s’installer en terres arlésiennes qui, par ailleurs, se défendent plus que bien en matière d’animation culturelle.